L’ARRIVEE
Comme c’est agréable, après un long voyage de 20 heures (taxi, avion, taxi), d’atterrir sur une belle et grande terrasse, avec une vue unique sur l’Océan Indien et la BAIE DE TAMARIN d’un côté et sur le PITON DE LA RIVIERE NOIRE (858 m) de l’autre. Oublié le temps désagréable avec les giboulées de novembre à Paris !

Ma partenaire de cet échange d’appartements, Françoise, nous reçoit avec une soupe froide qu’elle a cuisinée pour nous. Et pour faire bonne mesure, elle a mis sur la table de la terrasse des fruits, des biscottes et une bouteille de Merlot. Ensuite elle fait le tour du propriétaire avec nous et nous montre fièrement sa belle maison avant de s’éclipser avec son chien.

C’est merveilleux, car nous n’avons plus qu’à défaire nos bagages et à nous installer, sans devoir sortir pour faire des courses. Nous décidons à l’unanimité d’oublier au plus vite le vol avec Air France, le mauvais repas et les écrans défectueux (donc pas de film pendant le vol de 12 heures). Et pour faire bonne mesure, un temps d’attente d’une heure à l’arrivée sur l’île, où ces Messieurs du Service de la Santé nous ont scrutées sous toutes les coutures, de peur que nous apportions avec nous une maladie contractée en Malaisie (pays que nous avons visité et quitté fin JUILLET !)

Pendant que nous sirotons avec plaisir le cadeau de notre hôte sur ‘notre’ terrasse, je récapitule mentalement comment j’ai cherché, l’hiver dernier, sur le site de » Homeexchange « , un endroit où séjourner sur cette belle île.

UNE FOIS dans ma vie je voulais passer mon anniversaire au soleil ! La dernière fois qu’il a fait beau à Paris un 16 novembre, c’était dans l’an de grâce… 2006 !! Donc, Françoise est venue habiter chez moi en juillet dernier, pendant que Mireille et moi étions à Penang, et à partir de ce soir, elle va cohabiter pendant dix jours avec une copine dans la ville voisine.

Nous nous installons, chacune dans une belle chambre avec grande salle de bains attenante. Le salon avec la cuisine intégrée est spacieux et agréable. On sera très bien ici.

Et Bouddha veille sur notre sommeil.

TAMARIN
En attendant notre voiture de location le lendemain matin, nous cherchons en vain dans la documentation qui devrait être (en principe) toujours à la disposition des hôtes, une carte routière de notre ville. Tamarin est un gros bourg d’environ 4000 habitants, situé au sud-ouest de l’île. Autrefois un village de pêcheurs, il est actuellement particulièrement apprécié des surfeurs car en juillet/août les vagues dans la baie sont juste à leur goût.
Notre immeuble moderne de trois étages est situé sur une des collines qui entourent la ville. La rampe d’accès est difficile : courte mai TRES raide. Mi est un peu nerveuse car sur l’île, on roule à gauche – un héritage des colonisateurs anglais. Françoise nous a dit sobrement, hier, qu’il « y a trois supermarchés, tous à seulement à 5 ou 10 minutes en voiture » – mais où exactement, ça, elle ne l’a pas précisé ! Nous n’avons aucune idée, de comment les trouver – mais on verra bien.
Notre voiture de location arrive et on accuse le coup: elle a presque 90.000 km à son actif et les changements de vitesse font un bruit suspect. Mais ce n’est pas étonnant, vu l’état des routes ici. On se plante dès le début car hier, dans le taxi, nous étions beaucoup trop fatiguées pour faire attention à la route. Donc, nous roulons d’abord sur un chemin très cahoteux et non pavé avec d’énormes nids de poule (qui sont gentiment entourés de CERCLES BLANCS pour qu’on puisse les voir !) jusqu’en bas de la colline. S’ensuit une petite route à peu près correcte qui nous mène à la seule route principale du village, qui, elle, est tout à fait bien. Bien sûr, on rate le premier supermarché et Mimi jure parce qu’elle doit faire demi-tour et que ce n’est pas facile. La dernière fois qu’elle a conduit à gauche, c’était en Irlande dans les années 1990 ! Elle ne cesse de confondre le clignotant avec l’essuie-glace, ce qui ne lui remonte pas vraiment le moral. Mais elle va s’y faire car nous n’avons pas le choix : la maison de Françoise est trop loin du centre-ville pour faire nos courses à pied – et ne parlons pas des plages.
Nous sommes agréablement surprises par notre shopping dans ce premier supermarché car les prix y sont délicieusement bas pour une île. Nous découvrons avec plaisir un long présentoir où l’on peut faire le plein de divers plats délicieux et très bon marché. Il y a beaucoup de légumes et de fruits – les premiers litchis de l’année ! – et le prix du vin est également correct.
TAMARIN, qui s’étend sur plusieurs kilomètres, est malheureusement sans intérêt. Donc pas de photo. Même la célèbre baie est bien plus jolie depuis notre terrasse que lorsqu’on se trouve devant elle.

Notre quartier est par contre le plus beau avec de nombreuses villas et jardins débordant de fleurs, d’arbustes fleuris – comme ces bougainvilliers – et de plantes vertes luxuriantes. Les arbres flamboyants commencent à peine à fleurir, c’est une splendeur !

L’ANNIVERSAIRE
Être réveillée par le chant des oiseaux en novembre est quelque chose de vraiment spécial et ce matin je me prélasse avec délectation dans mon lit king-size. Mimi arrive avec du café, du courrier et des cadeaux apportés depuis Paris ainsi qu’avec — du champagne rosé ! Pour le petit déjeuner, j’adore !!

Je suis très heureuse de recevoir tous ces beaux messages de mes amis par e-mail et Whatsapp. Dans mon calendrier, le dicton du jour est de Fifi Brindacier: « Je ne l’ai encore jamais fait auparavant, alors cela ne PEUT être que bon ! » Grande et belle devise pour la nouvelle année de ma vie.
Nous partons pour FLIC EN FLAC, à 10 kilomètres de Tamarin, mais beaucoup plus beau que notre village. Ici et un peu plus au sud, à WOLMAR, se trouvent les grands hôtels de luxe comme Hilton & Co. Presque tout est caché derrière de hautes haies, et ces « resorts » ont évidemment tous une plage privée. Nous préférons continuer jusqu’à la plage publique qui est tout aussi belle. Un endroit ombragé sous un filao nous invite à nous installer et pour la première fois de ma vie je peux nager dans la mer le jour de mon anniversaire !

L’eau est encore un peu fraîche. Bien sûr, l’été ne fait que commencer – les litchis sont toujours rose pâle. Les gens du cru, qui chantent et dansent dans le kiosque sous les palmiers derrière nous, me bercent, car après le bain, je suis fatiguée et trop paresseuse pour aller les voir et pour prendre des photos. Je préfère m’assoupir – hier, il a neigé à Saint Maur !

Le soir, nous sortons à 18 h pour aller au restaurant thaï que Françoise nous a recommandé. Le chauffeur de taxi, qui nous a amenées de l’aéroport hier, nous a prévenues du « trafic meurtrier sur l’île » – probablement dans l’espoir de nous empêcher de prendre une voiture de location et d’avoir besoin de lui… Cet homme ne connaît pas Paris ! Mais il a continué en disant que les autochtones boivent traditionnellement le samedi soir, puis « font la course et provoquent de graves accidents ». Nous préférons donc rentrer tôt. En plus, nous avons faim !

Des plats épicés « peu, moyens et TRÈS » figurent au menu du joli restaurant avec jardin. Je choisis « peu » pour une soupe, que je passe à Mi après la première cuillère, car c’est trop « hot » pour moi. Par contre, le plat de crabe-concombre-ananas est très délicat et savoureux. Quel merveilleux anniversaire – qui se termine sur notre terrasse, où l’on découvre un petit être tout en finesse qui me regarde comme s’il voulait également me présenter ses meilleurs vœux…

LE MORNE BRABANT
Bien reposées, le lendemain nous nous dirigeons vers le Sud, en longeant la mer jusqu’à la presqu’île du Morne Brabant.

Ce rocher de 556 m de haut, extrêmement accidenté, est la montagne la plus frappante de l’île Maurice. Vous pouvez l’escalader — mais vous n’êtes pas obligé. Cette île était à l’origine inhabitée. Elle a été occupée à partir de 1598 ; d’abord par les Hollandais, puis par les Français et plus tard par les Anglais. Maurice n’a obtenu son indépendance qu’en 1968 !
Les Français avaient amené sur l’île des esclaves d’Afrique. Ceux qui ont réussi à s’enfuir se sont réfugiés sur Le Morne Brabant. Lorsque l’esclavage a été aboli en 1835, les Britanniques sont venus sur la montagne pour leur apporter la bonne nouvelle. Mais ceux qui avaient fui ne purent croire que l’esclavage avait effectivement été aboli et préférèrent sauter dans la mort plutôt que d’être capturés. Tout du moins, c’est la légende. Il est très important pour les descendants de ces esclaves – qui considèrent la montagne comme sacrée – qu’elle soit inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008.
Nous y trouvons une plage de sable fin merveilleuse et une eau cristalline – c’est le bonheur !

Nager, lire et prendre des bains de soleil – à l’ombre des arbres et avec une crème protectrice solaire indice 50 ! Au minibus qui vend des fruits, nous achetons des petits ananas divins et des mangues délicieuses.

Pendant deux heures, nous admirons cet homme qui se bat contre le vent et les vagues. Il n’arrive tout simplement pas à rester plus de deux secondes sur sa planche. Admirable…!
CHAMAREL
Aujourd’hui, nous partons pour la montagne sur une route pleine de virages. De là-haut, nous avons une vue magnifique sur la côte.

La nature y est luxuriante, partout des arbres gigantesques, des fleurs en abondance – un vrai paradis. Les oiseaux s’égosillent sur cette île – même la nuit d’ailleurs ! Mimi a été réveillée à une heure du matin par un petit diable rouge et son » piou-piouuuuuu »! Il s’appelle FOUDI ROUGE et il est en vacances comme nous, car son pays, c’est Madagascar.

Nous arrivons au PARC NATIONAL DE CHAMAREL et payons bien volontiers l’entrée de 6,50 € car il pourrait être suisse, tellement il est propre et bien tenu. Sur une route qui semble être toute neuve, nous arrivons à la plus haute cascade de l’île – 83 m ! – qui est alimentée par les rivières SAINT-DENIS et VIANDE SALEE.

Puis nous nous dirigerons vers un spectacle naturel unique : « La terre de sept couleurs ». En fait, ce n’est pas de la terre mais de la pierre de lave. Les couleurs sont le résultat de la transformation de la lave basaltique en minéraux argileux.

En raison du vent et des intempéries, tous les composants hydrosolubles ont été éliminés. Il ne reste que l’oxyde de fer noir rougeâtre et l’oxyde d’aluminium bleu-violet-vert-bleu. Étant donné que ces deux composants peuvent également se mélanger, il existe sept couleurs différentes qui sont disposées en différentes couches.

Nous sommes fascinées par ce miracle, car même la pluie tropicale ne peut pas endommager ces couleurs ! Il paraît qu’au soleil couchant, c’est un spectacle encore plus beau, mais nous sommes très heureuses de pouvoir l’admirer ce matin.

À côté, dans un enclos, se trouvent quelques-unes des rares tortues géantes ALDABRA, la deuxième espèce plus grande du monde. Elles peuvent mesurer jusqu’à un mètre de long et peser jusqu’à 230 kilos et cela — pendant environ 150 ans !

Maintenant, nous avons vraiment mérité un verre de jus d’ananas fraîchement pressé.

Puis une des responsables nous montre comment extraire le jus de la canne à sucre : la canne est broyée dans le moulin en la poussant constamment, ici pour un usage domestique.

Le jus est très sucré et a un léger goût de vanille avec un soupçon de cannelle. Mais maintenant, nous voulons aussi savoir ce qu’il advient des milliers de tonnes de canne à sucre qui sont transformées chaque jour sur l’île, nous allons donc directement à la
„RHUMERIE DE CHAMAREL“

Jamais de ma vie, je n’ai vu une si belle fabrique! L’entrée est payante, mais pour le prix, nous sommes invitées à goûter différentes sortes de rhum après la visite.
Nous sommes immédiatement attirées par la beauté de l’endroit. Des matériaux nobles comme le bois des toitures, les pierres de l’immense cheminée et l’eau de la piscine donnent une âme aux bâtiments: l’élégance s’associe à l’authenticité. L’architecte local Maurice Giraud l’a construite à la fin des années 1990. Et cette composition florale nous ravit.

L’histoire du sucre s’étend des premières plantations par les Hollandais au XVIIe siècle au célèbre sucre de canne d’aujourd’hui, qui est obtenu en concentrant et en cristallisant le jus.
Sous la domination française, les esclaves d’Afrique et de Madagascar coupaient la canne à sucre. Lorsque l’esclavage a été interdit par les Anglais, il devint nécessaire de trouver de nouveaux ouvriers. On les a trouvés en Inde. Entre 1835 et 1865, environ 450 000 hommes des castes les plus basses de l’Inde vinrent s’installer sur l’île avec leur famille. Par conséquent, on trouve encore aujourd’hui un mélange très coloré de personnes dans la capitale MAHEBOURG . Lors de ma première visite à Noël 1988, j’ai été ravie de voir un bébé Jésus noir dans la crèche de l’église, entouré d’anges brun clair, jaune, blanc et chocolat …
L’île Maurice offre de nombreux paysages verdoyants car les champs de canne à sucre sont très répandus. Onze usines sont toujours en activité, produisant environ 600 000 tonnes de sucre par an. A Chamarel, 15 tonnes sont traitées par jour. PAS PLUS ! La qualité constante du rhum n’est maintenue que grâce à ce faible volume de production. Les cannes à sucre des champs environnants sont coupées tous les jours (!) de 5 à 10 heures du matin et amenées à l’usine, où elles sont immédiatement transformées. Les tiges sont d’abord martelées, puis hachées et pressées 3 fois avant que le « jus » ne passe à la distillation.

La dégustation des 10 sortes de rhum qui s’ensuit me conforte néanmoins dans mon opinion, que je resterai toujours une ignorante car le rhum ne sera jamais ma tasse de thé…!
Par contre, je remercie la gentille Mauritienne qui vend au village des gousses de vanille. Elle nous met en garde contre des arnaqueurs qui VIDENT les gousses pour les vendre en prétendant qu’elles sont pleines. On lui achète les siennes et elle nous conseille de les garder dans un bocal en verre, couvertes de sucre (ou pas, c’est comme on veut).
Le lendemain, nous avons à faire à une « matinée sans » – car rien ne va ! Nous souhaitons nous rendre à la « Glasgallery » à PHOENIX . A cause d’un immense chantier en ville ( la construction d’un Métro qui devra relier la ville à MAHEBOURG ) et à cause des gentils autochtones qui sont, hélas, parfaitement incompétents (ou ne parlent ni anglais ni français) et qui se contentent d’un geste vague et d’un « just there » qui ne veut rien dire — nous devons rentrer bredouille après près de trois heures de route et de recherches. Grrrrr !!
Heureusement, la mer, la plage et les fruits divins nous calment ensuite. Nous nous baignons, je prends mon tuba pour faire du snorkeling et je réussis à voir une demi – douzaine de poissons.

Puisqu’on n’a pas dépensé de l’argent pour le musée, on s’offre le plaisir de deux transats et ainsi, on s’éloigne le plus possible des gamins qui fêtent dans un vacarme étourdissant leur joie du début de dix semaines de vacances d’été!
Nous avons une discussion intéressante avec la femme qui loue ces transats. Elle nous raconte qu’aucun Mauritien n’apprend à nager à l’école. Même les garde-côtes ne savent pas nager ! Il n’y a pas de piscines publiques sur l’île. Maintenant nous comprenons mieux, pourquoi les autochtones ne vont jamais plus loin dans l’eau que jusqu’aux genoux – même s’ils peuvent rester pendant des heures ainsi à discuter… La dame nous dit également qu’elle ne loue ses transats que du lundi au samedi. Voyant nos mines étonnées, elle explique :
Les Mauritiens n’aimeraient pas ça du tout pendant le weekend – ils veulent avoir la plage pour eux seuls !
Elle défend également les nombreux bateaux à moteurs qui, à notre avis, s’approchent beaucoup trop près de la plage pour donner envie aux touristes qui s’y prélassent de louer leur embarcation : » C’est comme ça qu’ils gagnent leur vie. » Chaque semaine, sur le paquebot AIDA, qui transporte près de 3000 passagers à travers l’Océan Indien, ils débarquent des Allemands sur cette plage. Notre interlocutrice les connaît presque tous – parce qu’ils font de la publicité sur le bateau pour SA plage. Ils sortent sans lui demander son avis les transats du hangar et s’y installent avec leur famille et leurs copains…. Nous, nous trouvons ça étrange mais elle rigole : » Que voulez-vous, ils nous aident. » Bien sûr, on peut le voir ainsi.
Juste avant de partir de Tamarin, Mi prend cette photo de moi sur notre terrasse afin de documenter comment on peut bronzer autant en seulement 8 jours.

TROU AUX BICHES
Fini la voiture de location, et dans le taxi qui nous conduit à notre prochaine résidence, nous apprenons beaucoup sur l’île et ses habitants grâce à notre chauffeur. Maurice est une démocratie. Mais les Mauriciens qui ne travaillent pas ne reçoivent aucun soutien financier. Il n’y a pas non plus d’allocations familiales. Le gouvernement dit :
Si vous voulez avoir 5 enfants, mais que vous ne pouvez pas les nourrir, c’est votre affaire.
Nous traversons la capitale PORT LOUIS – une ville moderne de 150.000 habitants – et il fait de plus en plus chaud !

Cela s’explique par le fait que nous sommes toujours à l’ouest de l’île, mais que nous roulons vers le nord et que nous avons laissé le célèbre « Rempart de montagne » derrière nous. Il éloigne la chaleur du sud-ouest de l’île. Dans le nord-ouest, il fait en moyenne 3 à 4 degrés de plus qu’à Tamarin.
Notre chauffeur peine à trouver la « Maison des palmiers » que nous avons louée pour les dix jours à venir. Même la petite ville de TROU AUX BICHES – pourtant très connue – n’est indiquée par un panneau que 5 km avant l’arrivée. Ensuite, il manque les NUMEROS dans les rues dans notre lotissement visiblement récent …c’est l’une de ces occasions où un portable est vraiment une belle invention !
Joëlle est déjà aux aguets devant sa porte. Elle nous montre sa maison qui est pourvue de huit serrures de sécurité et d’un système d’alarme. Ah, j’oublie, il y a la porte de la cour, donc NEUF serrures. Elle nous demande de fermer toutes les fenêtres et portes dès que nous quittons la maison. Celles-ci sont toutes équipées de barres et de cadenas en fer forgé. Bien sûr, nous comprenons ses raisons, mais dans la pratique, cela s’avère très stressant car chaque serrure s’ouvre et se ferme avec une petite clé. On a l’impression d’être à Fort Knox ou à la Banque de France !

Au jardin, nous comptons douze palmiers, un superbe bananier et une belle piscine, une agréable terrasse, des transats et des parasols. C’est super !

La maison est simple mais sympa. Par contre, dans les chambres mansardées, il fait TRÈS chaud dès l’après-midi. Nous avons chacune un grand ventilateur à disposition, il faudra faire avec. Pour 35 € par jour et par personne, on ne peut pas demander la lune ni la climatisation ! Pour mon plus grand plaisir, il y a aussi une petite bibliothèque avec des livres en trois langues. J’aurai des munitions, car j’ai déjà fini les trois que j’avais apportés.

D’abord, nous allons au supermarché « Popo » où TOUS les résidents achètent, pour le plus grand plaisir du propriétaire, qui a fait d’un simple magasin un grand supermarché. Il ne peut rien pour son nom, qui désigne le petit derrière d’un enfant en allemand…! En tout cas, sa boutique est bien achalandée et nous nous approvisionnons en tout ce dont nous avons besoin. Nous rentrons à pied à la maison pendant un bon quart d’heure – ce qui n’est pas très amusant dans la chaleur de l’après-midi – mais dans notre quartier il y a de belles villas ET ici, les gens se saluent en anglais ou en français. Nous sommes agréablement surprises – car à la place d’une simple » Hello « , on nous donne, selon l’heure de la journée, un » Bonsoir » ou » Bonjour « , c’est très sympathique.
Nous voilà sur la promenade qui longe la mer à TROU AUX BICHES. C’est vraiment nettement plus joli ici qu’à Tamarin avec beaucoup de belles villas « les pieds dans l’eau ». Par contre, dans la mer il y a pas mal de grandes pierres et nous devons encore marcher dix bonnes minutes avant de trouver la vraie belle plage – que les grands hôtels occupent en partie sans gêne aucune !

Nous nous installons un peu à l’écart, puis nous allons nager et regardons ce qui se passe sur l’eau et sur la plage. Celle-ci se VIDE pile poil à 18 heures (comme le jour suivant à douze heures tapantes !), car les personnes âgées – pour la plupart – ne doivent en aucun cas manquer le buffet ! Nous nous en amusons, car notre dîner à 18 heures l’autre jour était l’exception absolue. En vacances, nous mangeons quand nous avons faim. Au retour, en passant devant l’échoppe du Chinois KWAN PENG, on s’achète à dîner. Son « take away » est tellement connu que même la presse française lui a consacré un article. Chaque jour, son minuscule restau est bondé et dehors, les gens font la queue – et nous aussi – pour les « Mine + boulettes », à savoir des nouilles frites avec des lamelles de boeuf et des légumes. Un plat délicieux pour un prix riquiqui ! Je sens que nous n’allons pas faire la cuisine souvent ici.
MONT CHOISY
Le lendemain matin nous prenons le bus pour aller à la plage de MONT CHOISY. Ces bus locaux sont carrément une nouvelle expérience pour nous. Ils sont anciens, raides de saleté et il faut se pousser à appuyer sur le bouton d’arrêt. Contre la chaleur, il n’y a que des fenêtres ouvertes – et même des portes …!

Les arrêts bien indiqués sont l’exception, pas la règle. NULLE part, on ne peut connaître les horaires des bus, tout le monde attend, patiemment, qu’il arrive dans la prochaine (demi) heure. La destination est indiquée sur le devant, mais il faut connaître la carte routière de la zone où l’on souhaite aller quasiment par cœur pour deviner si on arrivera à l’endroit souhaité.

Les 3 marches pour entrer sont si hautes que j’ai du mal à les gravir et j’admire quelques-uns des locaux qui les sautent agilement. La plupart des conducteurs et les contrôleurs (masculins) sont à peu près aussi aimables qu’une porte de prison. On pourrait penser que c’est tout : loin de là. Les limites de vitesse dans ce pays ne sont là que pour être dépassées ! Mimi avait déjà remarqué pendant qu’elle conduisait la voiture de location que les Mauriciens arrêtent généralement leur voiture dans un VIRAGE, de préférence en face de quelqu’un d’autre qui vient de le faire … Sinon, il y a les fonceurs et les escargots, l’un d’eux a même parcouru plusieurs kilomètres devant nous en zig-zag comme s’il était saoul et nous avons eu peur.
Nous sommes donc mieux dans le bus, nous devons SEULEMENT nous accrocher à quelque chose. Ainsi, on va être bien secouées, mais c’est tout. J’avais demandé au contrôleur en anglais de bien vouloir nous signaler l’arrêt de la plage de Mont Choisy, car nous ne savions pas encore exactement où elle se trouvait. Mais alors que nous passons devant une très longue forêt de Filaos, derrière laquelle scintille l’Océan Indien, je donne un coup de coude au préposé qui surfe sur son téléphone. Il saute comme piqué par une tarentule, appuie sur le bouton d’arrêt et le chauffeur freine si bien qu’on tombe presque du bus … et nous oublions totalement de dire merci (comme c’est la coutume ici).
Nous traversons la forêt et nous nous tenons soudain devant LA PLAGE de nos rêves. C’est exactement comme ça qu’elle doit être :

Ici, il n’y a ni pierres ni coraux, mais de ravissants petits coquillages violets. La plage est propre, l’eau est limpide, chaude, sans méduses ni autres animaux. Je sais tout de suite que j’aimerais passer 7 des 8 jours qui nous restent ici, car avec la meilleure volonté du monde, ça ne pourrait pas être plus beau.
Il y a aussi un service royal ! Dès que nous sommes confortablement installées sur des transats, nous, « les nouvelles » sommes immédiatement accueillis par les Mauriciens qui ont installé leurs food-trucks partout dans la forêt entre la grande route et la plage. On nous fait la cour !

Le premier nous apporte un jus de fruits fraîchement pressé. Le second nous donne le menu pour le déjeuner — et le troisième s’en va, dépité, puisque nous avons déjà tout ce qu’il nous faut… Et ce ‘tout’ est tout simplement divin: 10 petits Samousas, faits maison et croustillants, DELICIEUX pour seulement 2,50 €. Et pouvoir les manger devant ce panorama est fabuleux ! Un jeune homme avec une dent en or étincelante nous sert. Tous les Mauriciens sont extrêmement polis que ce soit pour nous vendre des bijoux, des massages ou encore d’autres spécialités culinaires du pays – personne n’est intrusif. C’est très agréable. On se régale et nous décidons de suite de revenir demain !

Que se passe-t-il ce matin sur la plage ? Tout le monde est debout et il y a un mot qui se transmet de transat à transat: » Une baleine « . Je vous demande pardon ? C’est impossible dans l’eau si peu profonde. Le gros nuage sombre qui se dirige maintenant vers nous dans l’eau se révèle être un énorme banc de minuscules poissons. Drôle ! Malheureusement, je rate la photo – elle est floue.
C’est tout simplement merveilleux ici et on ne se lasse pas de regarder tout ce qui se passe sur la mer : les voiliers et la petite île artificielle des « riches et beaux » avec des parasols dessus, les ballons et les bateaux gonflables « banane » avec leurs cargaisons de jeunes en liesse … Charmant.

Les heures passent et quand il fait trop chaud même sous le parasol dans l’après-midi, nous reprenons le bus pour nous rafraîchir dans la piscine, d’où nous admirons la lune « à l’envers ».

LE JARDIN BOTANIQUE A PAMPLEMOUSSES

C’est le plus ancien jardin botanique de l’hémisphère sud et l’un des plus beaux du monde. Un Français l’a construit en 1736, à savoir le gouverneur Mahé Labourdonnais. Il ne voulait vraiment y faire pousser que des légumes. Mais le jardin a été repris par Pierre Poivre, un homme d’affaires prospère, qui a reconnu le potentiel et, outre les fleurs et les arbres, a également fait pousser de nombreuses épices (nomen est omen : il s’appelait poivre !). Nous apprenons tout cela et bien plus encore de notre guide local, qui nous guide à travers cette merveille pendant plus d’une heure avec un mélange savant et rigolo à la fois de langues, à savoir » etwas Deutsch/ un peu d’Allemand « , » assez bien le Français » et beaucoup de blagounettes.
Nous pouvons admirer 95 types de palmiers différents, dont l’un, le TALLIPOT, qui ne fleurit qu’une seule fois (il doit avoir entre 40 et 60 ans pour cela) puis meurt. Malheureusement, il ne nous rend pas heureuses par sa floraison aujourd’hui.

Bien entendu, il y a les orchidées et » L’Arbre à Saucisson » du Sénégal.


Les nénuphars géants extraordinaires.

L’arbre à Acajou

Encore et toujours des palmiers.

Tout est interessant et beau, on ne peut qu’être qu’être émerveillé. Après cette visite, nous avons amplement le temps de la digérer, car l’un de nos deux bus – il faut en changer en plein milieu du trajet – tombe en panne et il faut attendre une heure qu’un autre (toujours aussi crade) n’arrive. Aussi belle que cette île soit et aussi aimables ses habitants – je ne pourrais pas vivre ici ! De nombreux Français (dont une connaissance qui se vantait de se faire construire » une villa juste à côté du Golf, avec du personnel évidemment… ») s’installent ici en tant que retraités, car les prix des maisons et appartements sont incomparablement inférieurs à ceux en France. En outre, les économies d’impôts sont importantes , car l’île a besoin de la croissance du nombre d’habitants économiquement. Mais les Mauritiens savent encore moins bien organiser que les Français – et ça veut dire quelque chose !

Ce soir, nous regardons avec grand plaisir sur notre plage à Trou aux Biches le coucher de soleil avec un bon verre de vin et des chips — tout en pensant aux pauvres Parisiens qui ont ZERO degré…!

Nous passons les derniers jours en nous partageant entre cette plage et celle de Mont Choisy, en ‘dolce far niente’. On n’a même plus envie d’aller visiter PORT LOUIS et ses maisons coloniales car nous en verrons sur L’ILE DE LA REUNION où nous irons, je l’espère, l’an prochain.

Autre raison pour notre flemme monumentale: tous les jours, il fait de plus en plus chaud. Le 1er décembre marque le début de la haute saison et les prix des chaises longues et des parasols augmentent immédiatement. Mais notre gentille loueuse fait une exception pour nous et nous restons au même prix qu’avant ! Je profite donc de chaque minute de ces derniers jours – car QUI a le privilège de fêter son anniversaire au soleil pendant trois semaines ?

